Nous en arrivons enfin à la ville parfaite, la ville HQE et à énergie positive par excellence, qui est évidemment une communauté de communes (villages parfaits) permettant de mutualiser les ressources à grande échelle. Seront utilisés ici les éléments, les briques construites auparavant que sont le quartier parfait, et la maison parfaite.

Nous arrêterons là notre extrapolation, car ensuite la Région, le Pays et pour finir le monde parfait ne sont qu'une répétition, à l'infini, de cette ville parfaite.

Composition de la ville

Vous avez deviné, nous allons utiliser comme éléments de construction principaux de cette ville, tous les éléments vus précédemment. La ville permet d'atteindre un taux de décentralisation tel qu'elle se trouve, du point de vu énergétique, totalement sécurisée, même si un morceau venait à tomber: la ville est l'énergie.

Le vent et la petite hydraulique

A l'échelle de la ville, il devrait être possible, si les conditions le permettent, d'exploiter tout le potentiel éolien et hydraulique disponible.

Cela passerait surtout par la démocratisation de la petite hydraulique, et par l'exploitation de parcs éoliens de forte puissance, et si la ville est côtière, de parcs éoliens off-shore.

Gestion de la production électrique

Le problème de tous les moyens de production électrique à base d'énergies renouvelables, en particulier pour le biogaz, pour le photovoltaïque, et pour l'éolien, c'est que à priori, nous ne maitrisons pas les périodes de production et de non production, donc les adéquations entre l'offre et la demande. On dit de ces moyens de production qu'ils fonctionnent en intermittence, au contraire des moyens de production conventionnels qui fonctionnent à la demande (centrales à énergies fossiles pour répondre aux pointes de consommation), et en base (centrales nucléaires dont on ne peut pas moduler la puissance sur de très courtes périodes, à l'échelle d'une journée par exemple, donc dont le temps de réponse, ou l'inertie, est important).

C'est d'ailleurs le principal argument qu'utilisent beaucoup de détracteurs des énergies renouvelables, dont les puissants lobbies formés par les grandes sociétés de production d'énergie nationales, usent et abusent à l'envi.

C'est une idée fausse, et nous allons expliquer pourquoi.

Il est vrai que pour le biogaz, une fois que la matière organique est en décomposition dans le digesteur, il est nécessaire de l'utiliser afin d'éviter qu'il n'explose sous la pression: les milliards de bactéries chargées de ce processus ne vous répondront pas au doigt et à l'oeil si vous leur demandez de faire une pause pendant leur casse-croute ! Il y a donc obligation de disposer de suffisamment de cuves de stockage, ou alors d'injecter ce gaz dans le réseau de ville pour qu'il soit utilisé, ou encore de le brûler pour produire de l'électricité, ou si rien de tout cela ne fonctionne parce qu'en maintenance ou en panne, de le brûler en pure perte. Le biogaz est donc disponible ou indisponible en fonction des périodes, périodes qui peuvent ne pas correspondre aux moments où le besoin de le consommer se fait sentir.

C'est pareil pour les éoliennes: elles tournent quand il y a du vent et s'arrêtent quand il n'y en a pas. Mais ici on a de la chance, car elles tournent beaucoup plus pendant la mauvaise saison où il y a plus de vent, que pendant la belle saison où il y en a peu. La production électrique des éoliennes colle donc, si l'on analyse la courbe de production sur une base annuelle, avec le spectre national des périodes de grande consommation.

Pour les panneaux photovoltaïques, là aussi, ils produisent de l'électricité quand le soleil brille et ils n'en produisent pas la nuit, et peu lorsque le ciel est encombré de nuages. Ici on a moins de chance que pour l'éolien, car le soleil brille le plus fort et le plus longtemps en été, et pratiquement pas en hiver. La production électrique photovoltaïque est donc maximum en été, et minimum en hiver, et ne colle pas avec le spectre national des périodes de consommation.

Mais...

La première remarque, c'est que si l'on aligne la production éolienne et la production photovoltaïque sur le même graphique, du fait des différences constatées dans les périodes de production respectives de ces deux moyens, on arrive à une certaine stabilité toute l'année, donc en idéalisant, on a une droite sur notre graphique de production électrique: pour simplifier et clarifier, l'éolien prend la relève du photovoltaïque et inversement.

La deuxième remarque qui découle de la première, c'est que ce graphique de production électrique ressemble fortement à un autre graphique de production que l'on connait déjà: celui des centrales nucléaires qui produisent tout le temps la même quantité d'énergie toute l'année, donc en base. On peut donc conclure en s'avançant à dire, en idéalisant un tout petit peu, que l'association des moyens de production éoliens et photovoltaïques, forme une centrale de production d'énergie renouvelable gigantesque (à l'échelle nationale pour commencer, et européenne ensuite) EN BASE, ce qui est exactement ce qu'il nous faut!

Mais ce n'est pas tout. Les mêmes détracteurs des ENRs utilisent souvent un autre argument. Puisque les moments où l'énergie électrique produite par les ENRs ne sont pas maitrisables (bien que cet argument ait déjà été grandement écorné et invalidé par ce que nous avons expliqué ci-dessus), ils nous disent qu'il faudrait stocker l'électricité produite n'importe quand pour pouvoir l'utiliser à la demande comme on veut, ce qui n'est pas possible puisque l'électricité est très difficilement stockable et surtout, c'est impossible pour les grosses puissances. Sinon cela fait longtemps que l'on stockerait l'énergie phénoménale produite par les éclairs d'un orage. D'après eux, l'électricité produite doit être utilisée "au fil de l'eau", où plutôt, l'électricité doit être produite au fil de l'eau de notre consommation, ce qui est beaucoup plus juste.

Ceci est un autre argument complètement faux, et qui le deviendra encore plus au fur et à mesure que la recherche avance. En effet, on peut tout à fait stocker de très importantes quantités d'énergie à condition de disposer de suffisamment de cuves. Nous parlons bien entendu ici de cuves à hydrogène. On sait déjà produire et stocker l'hydrogène, qui est un vecteur énergétique.

On peut donc laisser les éoliennes tourner quand elles veulent, et le soleil briller sur les panneaux photovoltaïques quand il veut. Toute l'énergie électrique produite et non consommée sera affectée à la production d'hydrogène par l'électrolyse de l'eau, qui lui est parfaitement stockable.

Lorsque on aura besoin d'électricité, il suffira d'injecter tout cet hydrogène dans des piles à combustible "géantes" qui produiront de l'électricité pratiquement instantanément à la demande, ainsi que de l'eau, et la boucle est bouclée.

Cet argument deviendra beaucoup plus vrai, comme nous l'indiquions à l'avenir. Car le problème dans ce tableau idylique, c'est que le rendement de toute la chaine (production d'électricité, électrolyse de l'eau, stockage, compression de l'hydrogène, maintient en température, décompression, déstockage, pile à combustible, production d'électricité à consommer), n'est pas encore très bon. Mais faisons confiance à la science, et surtout donnons lui les moyens qu'elle mérite pour avancer !

La conclusion logique de tout ceci, c'est que les moyens de production d'électricité par les énergies renouvelables, de par leur association, permet de produire en base, et qu'il faut retenir qu'il est parfaitement possible de stocker d'énormes quantités d'électricité par le vecteur hydrogène pour l'utiliser à la demande.

A l'échelle d'une ville, on devrait avoir tous les moyens nécessaires pour mettre ce type d'infrastructure en oeuvre.

Les transports

S'arranger pour laisser la plus grande place au vélo, et pour minimiser la place de la voiture, quitte à supprimer le plus possible d'aires de stationnement à l'intérieur même de la ville. En fait, il importe de limiter le mitage de la ville par les zones de stationnement, faire des grosses zones de stationnement, qui plus est gardées, en-dehors de la ville sur sa périphérie, qui seraient desservies par un maillage important de transports publics fonctionnant au bio-gaz ou à l'électricité, exclusivement . On n'oubliera pas non plus de créer un maximum de zones piétonnes, et un maximum d'espaces verts, dont on devra d'ailleurs récupérer les déchets verts pour les valoriser.

La ville devrait faire tout son possible pour mettre à disposition des vélos, des scooters électriques, et des voitures électriques, sujet de la prochaine page.

Stations d'épuration

Au lieu d'avoir des stations d'épuration qui se contentent de retraiter les eaux grises et noires, on devrait faire tout ce qui est possible pour les éliminer.

Comme expliqué auparavant, les eaux grises ne devraient jamais arriver jusqu'aux stations d'épuration des villes et être mélangées aux autres eaux, en particulier les eaux noires (issues de tous les toilettes de la ville !). On a expliqué les moyens de traiter les eaux grises à l'échelle du quartier, pour en faire de l'eau pure.

Mais il en va de même pour les eaux noires. En fait, nous même, les hommes, nous sommes des micro-centrales. Attention, ne riez pas !!! Nous produisons suffisemment de matière organique, entièrement valorisable en énergie et en compost.

Les stations d'épuration devraient au pire être des stations d'épuration naturelles à base de diverses plantes spécialisées, et au mieux des digesteurs qui produiront des quantités impressionantes de bio-gaz, servant à son tour à produire de la chaleur et une puissance électrique impressionante (Vous avez vu le film Mad Max ???) .

En conclusion

Nous avons tout le savoir et le potentiel pour changer la face de notre planète, sur laquelle, il ne faudrait pas l'oublier, nous ne sommes que de passage.

Ce savoir et ce potentiel sont occultés, mis en sommeil, voire éradiqués par les divers lobbies de l'énergie, et par l'état. On ne prend que des mesurettes jamais appliquées ou tombant dans l'oubli là où il faudrait prendre et mettre en oeuvre des mesures absolument draconiennes si l'on veut encore se sauver nous-mêmes.

La SCI Gamaça a tenté, au travers tout ce chapitre "un monde parfait ?", de montrer à tous les lecteurs de ce site web que au final, la décision ne dépend que de nous, les individus, et pas d'instances soi-disant supérieures, qui nous alimentent en énergie, ou bien encore qui nous gouvernent. La prise de conscience cependant, même si elle prend vraiment de plus en plus d'ampleur, n'est pas encore suffisante pour radicalement modifier les choses, et corriger la trajectoire afin de se donner les moyens de se remettre sur la bonne voie. Cette prise de conscience sera la seule issue possible, le seul déclencheur qui mettra "toute la machine" définitivement en route.

Nous avons montré que la décision devait surgir de la France d'en bas, et que par une contamination qui sera bienvenue, qui sera salutaire, les concepts exposés s'étendront aux quartiers, aux ensembles de quartiers, aux villages et aux villes, pour ensuite s'imposer au monde.

Le fait que nous détenions notre avenir entre nos mains n'a jamais eu plus de sens qu'aujourd'hui !

Alors aidez-vous des nombreuses associations, des points infos-énergie, pour construire en HQE, installer vos propres panneaux solaires, climatiser sans dommage pour vos finances et la planète, et gagner de l'argent sur tous les tableaux quelques années après l'investissement initial!

Ici, pour ce sujet vaste que sont les ENRs, le climat, la sauvegarde de la planète et de nous mêmes, nous pouvons vraiment avoir "le beurre et l'argent du beurre". Il suffit de se réveiller. A bon entendeur !

Lire la suite: la voiture parfaite ?

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Cette page a été modifiée le 31/07/2005